Je voudrais vous faire part d’une anecdote concernant M. Arsène Lepic.
Celui que j’ai connu à cette occasion résidait avec sa famille dans une futaie jardinée de sapins dans l’Artense, aux confins du Puy de Dôme
et du Cantal.
Un jour, j’arrive sur cette parcelle de sapin en cours d’abattage (ce
n’était pas une coupe rase). Tout d’abord je n'entends aucun bruit. En m’approchant, je ne vois personne alors que les indices de présence des bûcherons sont évidents. Soudain, je distingue un étrange ballet. Au milieu des débris de bois, se dresse un tronçon de sapin de 3 à 4 mètres de haut et d’environ 40 cm de diamètre. Une famille de pic noir déambule dans tous les sens. les adultes volent au dessus du nid et se perchent aux alentours de la clairière. les jeunes en plumage d’adulte vont et viennent sur le tronc en faisant des essais d’envols plus ou moins périlleux.
Non loin de là, j’aperçois les deux têtes orangées des bûcherons casqués, à  l’affût. Ils m’expliquent alors que n’ayant découvert ce nid, à 15 mètres de hauteur, qu’une fois l’arbre abattu, ils ont découpé, redressé puis calé un énorme morceau comportant la loge afin que les jeunes puissent se reloger. Ils avaient même incrusté une rondelle de bois sur le tronc en contrebas de l’ouverture pour empêcher les martres d’accéder au nid. Ils observaient maintenant la situation pour voir si les jeunes ne risquaient plus rien. Deux jours plus tard, il n’y avait plus personne sur les lieux, et aucune trace de plumée à proximité.