« Je crois me souvenir qu’un envahissement de taupinières (comme celui que nous observons ces dernières années) est la conséquence d’une carence dans le sol, mais laquelle ? »
Sœur Cora
Dans un milieu normalement riche en vers de terre, une taupe, une fois qu’elle a créé définitivement son réseau de galeries, c'est-à-dire son piège, ne provoque qu’occasionnellement l’apparition de taupinières, à moins que le terrain ne soit modifié, ébranlé, ou écrasé. A la fin de l’hiver et au début du printemps, les taupes, obligées de restaurer leurs galeries après les gelées de l’hiver - et d’en faire d’autres
pour trouver des vers de terre - produisent de nombreuses taupinières. En d’autres saisons, cette multiplication de leurs monticules peut être liée à la sécheresse, les taupes étant obligées de creuser de nouvelles galeries, plus profondes, pour trouver des proies (les vers de terre vont en effet se réfugier en profondeur quand il fait trop sec en surface). Mais dans les territoires pauvres en vers de terre, les taupes sont obligées de creuser beaucoup plus de galeries pour trouver leur ration de proies,
d’où une multiplication des taupinières. Comme la Hulotte l’explique dans son numéro 68/69, les agriculteurs passent en début de saison, avant la première repousse de l’herbe, une « étaupineuse » : cette lourde barre de fer est spécialement prévue pour éparpiller la terre des taupinières - afin que la barre de fauche ne soit pas endommagée lors des fenaisons, et que le foin ne contienne pas trop de terre. Sur une surface plus petite, on peut faire le même travail avec un râteau. C’est ce mode de cohabitation pacifique que nous conseillons, car dans tous les cas, quand une taupe disparaît de son territoire, il s’en trouvera rapidement une autre pour occuper sa place : un réseau de galeries inoccupé, cela vaut de l’or, et la Nature a horreur du vide !